Publié dans Editorial

L’amer à boire !

Publié le lundi, 21 septembre 2020

Le CMH renait de ses cendres. Enfoui ou plutôt oublié au fond des tiroirs de la Mairie des décennies durant, le Code municipal d’hygiène (CMH) remonte en surface et crée des … vagues. Pendant toute l’époque coloniale et ce jusqu’à la fin de la Première République (1975), la ville d’Antananarivo fut régie par un Code d’hygiène. Les Vazaha tenaient à faire régner le respect de la loi. Une culture que les dirigeants colons avaient réussi à inculquer aux indigènes. Ils ne badinaient pas avec les comportements indisciplinés en public. Le service de la Voirie fonctionnait comme il se devait. L’agent Voyer, le premier responsable, contrôlait la situation.

La propreté sur la voie publique, la civilité et l’ordre furent maintenus. De même dans les quartiers, les chefs-secteurs (Mpiadidy) veillaient au grain à la propreté de chaque habitation et son entourage immédiat. Mr l’agent Voyer, un Vazaha et ingénieur des BTP en général, rang de directeur, envoyait les inspecteurs de Voirie assistés des Mpiadidy dans les quartiers pour contrôler sur place. Personnellement, je me rappelle de ces « visites » avec ce que cela supposait de strict, pas de combine ni de concussion. Et la Ville des Mille vivait dans la propreté et dans l’ordre.

L’avènement de la Deuxième République, avec son cortège d’indiscipline, de gabegie et d’anarchie, sonnait le glas au CMH. Antananarivo tombait dans l’indifférence. La culture du « n’importe quoi » régnait en maître absolu. Le long passage de l’AKFM, parti du charismatique pasteur Andriamanjato Richard, à la Mairie de la Capitale n’arrangeait point à l’intégrité de l’image d’Antananarivo. Guy Willy Razanamasy, président du Fivondronana puis maire élu, tentait tant bien que mal de redresser la situation. Avec sa fermeté légendaire, l’ancien PM avait, dans une large mesure, réussi à rétablir l’ordre et la discipline. Seulement, il ne pouvait pas être là éternellement, la galère et l’anarchie revinrent au galop après son départ de la Mairie. Plus tard, l’élection d’une certaine Lalao Ravalomanana complique davantage le sort de la Cité.

Il fallait attendre l’arrivée d’un premier magistrat sous les couleurs du MAPAR, Naina Andriantsitohaina, pour que les choses commencent à bouger. Déterminée à mettre la voile sur l’instauration de la discipline, de l’ordre et du respect de la loi, la nouvelle équipe mise sur la réactivation du Code d’hygiène longtemps ignoré. Il est grand temps que la Ville des Mille retrouve son lustre d’antan. Le rouleau compresseur de l’assainissement se met en marche.

Avec le CMH « réhabilité », Naina Andriantsitohaina compte mettre un terme, à tout prix, aux nuisances diverses qui enveniment et qui nuisent à la sérénité de la vie quotidiennes des concitoyens. Ainsi, les tapages diurnes et nocturnes, tout irrespect aux règles minima de la santé (crachats, urines, etc.) sur la voie publique, les incivilités et autres seront bannies. Le souci de garder l’image correcte de la Capitale se précise.

Bémol au tableau ! Comme dans toute initiative louable, il y a toujours un ou des points à scruter. L’équipe de la Mairie a intérêt à primer la vertu du dialogue, de la concertation voire de la consultation. On ne perd jamais dans la démarche du dialogue. On gagne toujours à travers l’esprit de consultation.

Au final, l’assainissement, c’est l’amer à boire !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Pour un changement !
    Changeons de paradigme. Pour une nouvelle manière de voir les choses, allons-y vers un nouveau mode de pensée, de conception et d’action. Des compatriotes râlent à la longueur de la journée pour dénoncer ceci et cela. De la misère à l’insécurité. De délestage à la coupure d’eau aux braquages aveugles en passant au mauvais état des routes, etc. De la corruption généralisée à l’inefficacité des Forces de l’ordre en passant par l’incompétence, dit-on, des dirigeants à relever les défis, etc. Une situation réelle. De vrais problèmes. Mais, un sage observateur et aguerri fait la remarque suivante à l’adresse de tout râleur face à sa litanie : « si les grognes, souvent très méchantes, entendues çà et là, ont fait avancer les choses, Madagasikara serait déjà, depuis belle lurette, parmi les pays émergents sinon plus. Et il en rajoute, tais-toi et travaille, travaille beaucoup et beau. Et tu verras que le…

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